vendredi 22 février 2008

SUICIDE D’UN SANS PAPIERS DE 20 ANS A MEUDON



John Maina, un jeune kenyan de 20 ans s’est pendu vendredi 15 février dans l’appartement où il était logé par France Terre d’asile à Meudon. Il venait d’apprendre le rejet définitif de sa demande d’asile et, comme il l’explique dans une lettre, il refusait d’être expulsé au Kenya qu’il avait fui il y a deux ans. Il a préféré mourir plutôt que de rentrer dans un pays en proie à la guerre civile.

Samedi 23 février à 11h en hommage à John marche silencieuse organisée par son Club à Paris du Stade Championnet 172 rue Championnet, à la Mairie du 18ème ; à 15 h Denfert - distribution de tracts sur John Maïna à la marche anticoloniale

Lundi 25 février 2008 à 17h, une conférence de presse est organisée devant l’immeuble où John Maïna s’est pendu, 30 bis rue de Paris à Meudon (92190)




chaque semaine nous amène un nouvel exemple :

* chute du 4e étage d’un enfant de 12 ans qui voulait fuir la police venue l’arrêter avec ses parents sans papiers,

* mort par défenestration de Chulan, chinoise de Belleville en septembre,

* placement en garde à vue d’un nourrisson de trois semaines puis en rétention avec ses parents. Puis, le Juge des libertés ayant ordonné leur libération, abandonnés à 400 km de chez eux, sans un sou, pas même une couche

* enfant de trois mois sevré brutalement, sa mère sans papiers, dénoncée par son employeur, ayant été mise en garde à vue. Le bébé et son frère confiés à l’ASE

* expulsion de Samir, 19 ans, élève du LP de Villeneuve sur Lot moins de 24 heures après son arrestation sur une convocation piège (octobre 2007)

* expulsion du père d’un enfant de 10 ans orphelin de mère, (empêchée à la dernière minute - Melun, novembre 2007)

* suicides et tentatives de suicide, particulièrement dans les prisons administratives pour étrangers (CRA),

Cela se passe aujourd’hui, en France Ce nouveau drame est une horreur de plus dans

la longue série engendrée par la politique du chiffre à tout prix de Messieurs Hortefeux et Sarkozy qui exigent pour 2008, 26 000 expulsions !

Et combien de défenestrés ? Combien d’automutilations ? Combien de suicidés ?

COLLECTIF DES SANS PAPIERS 92-(CSP 92)

COMITE DE SOUTIEN AUX COLLECTIFS DE SANS PAPIERS 92

RESEAU EDUCATION SANS FRONTIERES 92-(RESF 92)

dimanche 17 février 2008

Racisme dans les stades de football


Le défenseur marocain de Valenciennes, Abdeslam Ouaddou, raconte, dans les colonnes de L'Equipe, comment il s'est emporté après avoir été insulté par un raciste dans les tribunes du stade mosellan.

"Tout au long de la première période, une personne n’a pas cessé de m’insulter, de me tenir des propos racistes. Je vous épargnerai les mots (“sale singe, sale négro”, a rapporté le joueur aux officiels durant la mi-temps). Ce ne sont pas des mots à entendre. J’ai été à plusieurs reprises en faire part à l’arbitre. Il m’a dit de rester dans mon match mais la personne a continué... À la mi-temps, je suis vraiment sorti du match en allant à la tribune. Je sais que ce sont des choses qui ne se font pas et je veux m’excuser auprès du public messin. Ce sont des choses qui ne se font pas en tant que pro mais croyez moi, c’est difficile de contenir son sang-froid. J’aurais aimé que l’arbitre en fasse part au quatrième arbitre pour peut-être exclure ce pseudo supporter. Ce genre de personne n’a rien à foutre dans un stade. Il ne faut pas aller jusqu’à arrêter une rencontre, il y a des gens qui ont payé leur place mais il ne faut plus que ça arrive. Cela m’était déjà arrivé, j’avais réussi à garder mon sang froid. Là, j’ai craqué".

Expulsion en 2008

Reconduites à la frontière : la France veut expulser 26 000 sans-papiers en 2008
En 2008, la France doit expulser 26 mille immigrés clandestins. Soit 1 000 de plus par rapport à l’objectif de 2007. C’est le chiffre fixé par le Premier ministre français au ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, dans une interview dans le Figaro Magazine à paraître aujourd’hui.

(Correspondant permanent à Paris) - Dans une interview à paraître aujourd’hui, dans Le Figaro Magazine, le Premier ministre français fixe le nombre d’immigrés irréguliers à expulser à 26 mille. Soit 1 000 sans papiers de plus que 2007. Quand le Figaro Magazine lui demande la ligne de conduite à adopter par rapport à une des recommandations du rapport Attali, qui invite la France à faire appel à l’immigration pour booster la croissance, François Fillon répond : ‘La ligne, c'est d'abord la lutte sans merci contre l'immigration clandestine. On s'était fixé un objectif de 25 000 reconduites à la frontière en 2007. On est à 24 000. L'objectif est de 26 000 pour 2008’.
Le Premier ministre réaffirme que ‘la première caractéristique’ de la politique française, ‘c'est une extrême fermeté dans la lutte contre l'immigration clandestine’. ‘Nous avons modifié la législation pour orienter la politique d'immigration française vers une immigration économique plutôt qu'une immigration familiale’, rappelle-t-il, en faisant allusion aux mesures pour limiter le regroupement familial dont la plus célèbre et contestée, ce sont les tests Adn. ‘On veut adapter nos flux migratoires aux besoins de l'économie française’, souligne-t-il.

Une économie qui aura besoin de plus en plus de bras qualifiés quand on sait que la France va connaître un départ massif de ses actifs à la retraite durant les années à venir. Même si cela n’est pas dit pour des raisons stratégiques et de sensibilité de la question, Sarkozy avait annoncé ‘son intention de mettre en place une politique d'immigration par quotas’, rappelle le Premier ministre français. Dans le même sillage, Sarkozy avait dit vouloir ‘unifier les procédures juridictionnelles pour les étrangers en situation irrégulière et enfin obtenir, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, un pacte européen sur l'immigration pour obtenir une harmonisation des législations et des politiques’.

Mais la France pourrait-elle expulser 26 mille immigrés irréguliers alors qu’elle a du mal à atteindre son objectif de 25 mille de 2007 ? La question mérite d’être posée d’autant plus que la plupart des pays européens vont avoir la liberté de circuler dans l’espace européen puisqu’ils en sont devenus membres. Pourtant, ce sont eux qui constituaient le gros lot d’expulsés. Ce sera alors un gros contingent d’expulsables sur lequel la France ne va pas compter.

En attendant, le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, a installé, le 7 février dernier, la Commission sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d’immigration, dont les travaux sont dirigés par l’ancien président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud.

Cette commission, qui rendra compte de ses travaux fin mai, doit étudier deux domaines de la politique d’immigration : la maîtrise des flux - particulièrement les quotas - et la simplification du contentieux des étrangers. La commission a aussi pour mission de préciser le cadre juridique actuel avant de proposer, si cela s’avère nécessaire, les termes d’un projet de révision de la Constitution française.

Concernant les quotas, elle devra examiner les expériences conduites à l’étranger, puis envisager le cadre juridique nécessaire à la définition de quotas d’immigration en France. La commission va également préciser ce que devraient être les rôles respectifs du gouvernement et du Parlement.

Pour maîtriser la politique globale de l’immigration, Brice Hortefeux a proposé à la commission de fixer ‘chaque année un nombre de migrants admis à entrer et séjourner en France, conformément aux besoins et aux capacités d’accueil de la nation’. Entre autres membres de la commission, figure Koffi Yamgnane, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires sociales et à l’Intégration.

mardi 12 février 2008

Le communautarisme blanc menace la République



LIBERTE EGALITE FRATERNITE L’exemple qui vient d’en haut...
Pourquoi la France, pays des droits de l’Homme, n’a-t-elle pas d’homme politique basané de premier plan ? Pourquoi ces Français dits « de couleur » n’occupent-ils pas des postes très élevés de responsabilité dans la fonction publique, les partis politiques, l’armée ou les médias publics ?
Pour la première fois, Frédérique MOUZER et Charles ONANA ont enquêté au cœur de l’Etat pour comprendre ce qui empêche les Français originaires des anciennes colonies de se hisser au sommet de la vie politique et administrative de notre pays. On découvre comment ces citoyens sont traités par les institutions de la République. On y voit les exemples étonnants d’une Française brutalisée à l’ambassade de France à Dakar, de députés du Palais-Bourbon torturés par la police dans l’empire colonial ou d’un prix Goncourt brimé et insulté par la haute administration. Les auteurs ont obtenu le scandaleux dossier d’un sous-officier, soutien du président Chirac, calomnié, harcelé et humilié par un général d’armées, celui d’un préfet antillais bloqué dans son avancement ou encore celui de deux Français d’origine maghrébine privés de leur poste de responsabilités à France Télévisions après avoir fait gagner à la chaîne près de 7 millions d’euros. De nombreux témoignages montrent également la terrible situation des hommes et des femmes politiques issus des minorités qui sont maintenus au rang de tâcheron ou de subalterne au sein du parti socialiste et de l’UMP.
Finalement, n’est-ce pas le communautarisme à l’envers, le « communautarisme blanc » pratiqué systématiquement par nos élites, qui risque de mettre en péril l’unité nationale et de fragiliser encore un peu plus la cohésion sociale ?
A partir d’archives inédites, de témoignages exclusifs, de documents officiels et de preuves irréfutables, les auteurs mettent à nu le pouvoir racial ou « le communautarisme blanc » qui règne au pays de Voltaire. Une enquête à cœur ouvert pour comprendre la face cachée de la République égalitaire et fraternelle.
Cet ouvrage de témoignages poignants et inédits, dévoile la face cachée de la République « une et indivisible ». Il apporte un éclairage indispensable à tout citoyen français sur ceux qui nous dirigent et montre que la réalité n’est pas toujours visible à la télévision et dans les médias en général.
UN RACISME FRANCAIS
Le communautarisme blanc menace la République
Frédérique Mouzer et Charles Onana Préface de Kofi Yamgnane, ancien ministre Postface de Jean-Michel Belorgey, conseiller d’Etat
Ce livre est la première enquête menée au cœur des hautes institutions de l’Etat : armée, haute fonction publique, magistrature, partis politiques de gauche comme de droite, parlement, etc. Alors que l’Etat est censé montrer l’exemple en matière d’égalité républicaine, on découvre comment les Français de couleur, même très compétents, sont maltraités, bloqués et brisés dans leur carrière. La République semble la première à piétiner les principes de « Liberté, égalité, fraternité » dans ses institutions

lundi 11 février 2008

"La France exploite l'Afrique par le biais du franc CFA"


Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire et professeur d’économie, fait la lumière sur les dégâts causés dans les Etats membres de la zone franc en raison de l’indexation de leur monnaie sur le franc français, aujourd’hui sur l’euro. Dans cet entretien réalisé par Ruth Tete et Soh Tadhieu de New African, Mamadou Koulibaly ne mâche pas ses mots et appelle à la création d’une monnaie indépendante, sans lien avec le passé colonial.

Pourriez-vous expliquez à nos lecteurs quels sont les principaux mécanismes de la zone Franc ?

MK: La zone du franc CFA est une union de coopération monétaire dont les leviers de contrôle se situent à Paris où priment les intérêts de la France. Les Etats satellites, membres de cette zone, sont des pays d’Afrique occidentale et centrale. La logique qui sous-tend le fonctionnement de cette zone rappelle la manière dont les Etats de l’Europe de l’Est étaient liés à l’ex-Union soviétique par le biais du Pacte de Varsovie à l’époque de la Guerre froide.

Les principes de la coopération monétaire entre la France et les Etats membres de la zone franc ont été énoncés dès les années 1960 dans le cadre d’un pacte colonial. Ce pacte a été modifié par la convention de coopération monétaire du 23 novembre 1972 entre les Etats membres de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) et la France d’une part, et par l'accord de coopération du 4 décembre 1973 entre les pays membres de l'Union Monétaire Ouest-africaine (UMOA) et la République française d’autre part.

Juste avant que la France n’accède aux demandes d’indépendance des pays africains dans les années 1960, elle a obligé ces Etats à placer 65% leurs réserves de change sur un compte du Trésor français, après avoir défini un taux de change fixe du franc CFA.

Bien que la gestion de cette monnaie ait été confiée à des banques centrales communes [BEAC et BCEAO, ndlr], ces banques n’ont d’africain que le nom. En réalité, elles n’ont aucun pouvoir et ne sont rien de plus que de gigantesques institutions bureaucratiques qui ne décident pas des politiques monétaires. Elles sont là pour faire croire aux pays de la zone franc qu’ils sont maîtres de leur destinée.

Les pays de la zone franc continuent de perpétuer un système mis en place par l’ancien bourreau colonial.

Comment décririez-vous la situation financière des pays de la zone franc depuis qu’ils font partie de cette union monétaire ?

MK: La zone franc a engendré un long débat. D’une manière générale, il ne faut pas oublier que cette union a apporté à la France d’immenses avantages en termes de marchés pour ses biens et services. La situation monétaire des pays de la zone franc est une longue histoire de secrets jalousement gardés par la France, dont la seule préoccupation est de préserver ses intérêts.

Par exemple, les réserves de change des Etats de la zone franc sont placées sur un compte commun du Trésor français, mais aucun pays africain n’est capable de dire quelle partie de cet argent durement gagné lui appartient. Seule la France a le privilège d’accéder à ces informations.

Et pourtant ces fonds, placés sur des «comptes d’opérations», génèrent des intérêts à chaque fois que leur montant est supérieur aux besoins d’importation des pays africains concernés.

Ces comptes d’opérations, en vertu des accords de coopération monétaires signés par la France et les pays de la zone franc, sont en théorie assortis du principe de découvert illimité. Cependant, les autorités françaises ont inclus, dans les statuts des banques centrales africaines, des mesures, parfois préventives, destinées à éviter que les comptes d'opérations deviennent constamment débiteurs.

Les opérations liées au franc CFA sont secrètes et seul le Trésor français connaît montant des fonds appartenant aux pays de la zone franc placés sur les comptes d’opérations. Seul le Trésor français peut indiquer le niveau de rémunération ainsi que les frais de gestion de compte. Le système est donc opaque et autoritaire.

Les économies de la zone Franc sont très vulnérables. Les effets provoqués par le mécanisme de fonctionnement du franc CFA sont asymétriques. Les pays les plus dépensiers de la zone franc peuvent utiliser les réserves de change des pays qui ont une gestion plus prudente. De fait, l’unité monétaire profite aux pays les plus riches et encourage l’exploitation des pays les plus pauvres. L'existence d'un système monétaire stable et unifié n'a pas conduit à l'émergence d'un système bancaire et financier efficace dans les pays africains de la zone franc. Sur les 107 banques que comptent ces pays, 42 avaient fait faillite en 1990. Les réseaux bancaires, qui se sont constitués par la suite, dépendent fortement des banques françaises.

La France encourage les pays de la zone franc à vivre largement au-dessus de leurs moyens. Quelle différence y a-t-il entre le Gabon dont les réserves de change sont placées en France et le Ghana, qui possède sa propre monnaie? Ou entre le Cameroun et le Kenya ? Le Bénin et la Tunisie ? Ces questions suscitent des questions légitimes sur le bien-fondé de la zone franc.

La zone franc existe depuis plus de soixante ans. Comment expliquez-vous qu’elle perdure malgré les effets négatifs qu'elle continue de produire dans pays africains ?

MK: A mon avis, cela est dû à l’influence que la France exerce sur les pays d’Afrique francophone, même si les partisans utilisent les arguments suivants pour défendre leur position : garantie monétaire, qui génère un afflux de capitaux, mesures d’austérité limitant le risque d'inflation et permettant de maintenir l'équilibre de la balance extérieure, et crédibilité de la monnaie.

Les partisans du franc CFA font semblant de ne pas voir la répression politique et financière qu’ont exercée les présidents français successifs sur les pays africains qui ont tenté de se retirer de la zone franc. Nous avons été témoins de mesures répressives visant à couper court à toute velléité d’émancipation du système: la protection des intérêts français a engendré récemment des crises au sujet de l’uranium au Niger, de l’or au Mali, du pétrole au Tchad, des matières premières et du transfert des actions d’entreprises du service public en Côte d’Ivoire, auxquelles sont à ajouter d’autres crises au Rwanda, en République démocratique du Congo et au Sénégal.

Quand le Sénégal a annoncé récemment qu’il avait découvert du pétrole à Saint Louis, le pays a demandé au Vénézuela de l’aider dans son exploitation, et non à la France. Paris a perçu ce geste comme une trahison et une violation des accords de coopération liant la France aux pays de la zone franc et à leurs ressources.

Par ailleurs, les élites et la classe politique africaines n’ont fait qu’empirer la situation en prétendant qu’elles ne possédaient pas les compétences nécessaires pour gérer leur propre monnaie de manière responsable et efficace, à l’inverse des pays occidentaux ou asiatiques.

Elles se satisfont de voir Etats africains être réduits l’état de contribuables au profit de la France, avec les 65% de réserves de change qu’ils déposent chaque année auprès du Trésor français ! Et pourtant, nos citoyens n’ont pas la nationalité française, et non pas non plus accès aux services publics dont bénéficient les autres contribuables français. Cela conduit à une situation qu’on ne peut que qualifier d’asservissement volontaire, et qui a incité la population et les acteurs économiques à croire qu’ils ne pouvaient se passer de la France.

C’est bien dommage car cette idée est totalement fausse. Le monde est vaste : il suffit de vouloir s’y intégrer de façon libre et responsable par le biais du commerce et non de l’aide étrangère qui réduit les gens à la situation de mendiants. Chaque jour, la mondialisation crée des milliers d’opportunités dont nous ne tirons pas profit, parce que nous sommes piégés dans un système inefficace.

Une réunion des ministres des Finances des pays de la zone franc s’est tenue à Paris le 14 octobre 2007. Cette précède traditionnellement la conférence d'automne de la Banque Mondiale et du FMI. Vous avez été ministre des Finances de Côte d'Ivoire, et peut-être avez-vous eu l’occasion de participer à ces réunions. Beaucoup d’Africains que rien de positif pour le peuple africain ne ressort de ces réunions. Est-ce vrai ?

MK: Je n’ai jamais participé à ce type de réunion quand j’étais Ministre des Finances. Mais la plupart des pays de la zone franc sont faible. Avec des économies sous perfusion, ils n’ont aucun poids dans les décisions prises dans le cadre de ces réunions. On peut donc se demander pourquoi ils continuent de se rendre à ces réunions dans lesquelles ils n’ont aucune voix. En agissant ainsi, ces pays montrent qu’ils sont convaincus que la France peut tout faire pour eux. Nos pays préfèrent choisir la solution de la facilité même si elle met en danger l’emploi, les revenus, l’épargne et les investissements privés. Nous nous rendons complices du piège de la pauvreté dans lequel nous avons été poussés.

Pourriez-vous citer au moins trois raisons pour lesquelles les Etats africains devraient se libérer du franc CFA?

MK: En premier lieu, le franc CFA est coercitif, injuste et moralement indéfendable. Il a favorisé la corruption de l’Etat. Au moment des élections françaises, les pays de la zone franc sont sans cesse sollicités pour donner des dons aux hommes politiques français, une obligation qui ne peut se justifier. Ces «cadeaux» ont été à l’origine de nombreux conflits et ouvrent la voie à de nombreuses autres formes de corruption.

Ce sont ces relations qui perpétuent le monopole français dans les pays de la zone franc, malgré la mondialisation. Sous prétexte d’aider les pays pauvres avec l’argent du contribuable français, c’est la classe politique française et africaine qui s’enrichit de manière illicite. Cette réalité justifie à elle seule l’abandon de la zone franc.

La libéralisation économique et financière ne peut se produire avec un taux de change fixe et une zone d’influence économique créée artificiellement.

En fait, l’émergence de tensions apparues au sein du système monétaire international et les crises financières de ces dernières années portent à croire que le choix du régime de taux de change dépend du système d’engagements pris auprès des autorités monétaires. Et pourtant, la restriction de la liberté des pays de la zone franc dans le domaine de la politique monétaire ne protège pas du risque de dévaluation du franc CFA. Ainsi, dans les années 90, faisant fi de la clause de découvert illimité, la France a ordonné la dévaluation du franc CFA. Avant la dévaluation, 1 franc français s’échangeait contre 50 francs CFA. En 1994, après la dévaluation, 1 FF s’échangera contre 100 FCFA. Les autorités françaises sont pourtant arrivées à faire croire que le taux de dévaluation était de 50%, alors que nous venions de subir une dévaluation de 100% !

Après l’abandon du système, quel avenir monétaire proposez-vous aux pays africains du point de vue monétaire ?

MK: Etant donné les enjeux, il est nécessaire d’entreprendre des réformes financières et monétaires. La monnaie doit être au service de l’économie. Elle doit s’adapter au contexte économique actuel. A cet effet, il faut permettre aux pays de se prémunir contre les chocs asymétriques, d’améliorer la convergence et l’ajustement macroéconomiques et de financer le développement.

Il est vital aujourd’hui que le franc CFA acquière une autonomie, qu’il se libère du joug colonial. Il est grand temps que les pays africains assument les conséquences d’une politique macroéconomique librement choisie. Il n’y a pas de secret. Il suffit que nous décidions de nous choisir nos politiques et d’en assumer la responsabilité. La liberté n’a de sens que si elle est assortie de responsabilité.

Une fois la rupture accomplie, les pays de l’ex-zone franc devront créer leur propre système basé sur des principes simples : accès direct aux marchés internationaux sans tuteur, c'est-à-dire la France, mise en place d’un système fiscal simple sans règles d’imposition incompréhensibles, taux de changes flexible par rapport aux principales monnaies. Pour atteindre cet objectif, les pays concernés ont deux possibilités. La première consisterait à créer des monnaies nationales indépendantes, avec une parité flexible comme les monnaies de l’Union Européenne avant l’introduction de l’euro. Cette solution peut fonctionner uniquement si les banques sont privées et indépendantes et que les banques centrales ont la liberté de mettre en œuvre des politiques monétaires crédibles.

La deuxième option, c’est que les pays africains s’unissent et créer une monnaie commune, mais cela suppose un gouvernement unique, contrôlée par une banque centrale unique et indépendante du pouvoir politique, ainsi qu’une politique économique monétaire et budgétaire uniques.

Quelle que soit la solution adoptée, les Etats doivent être démocratiques. Ils doivent indiquer clairement à leurs citoyens leurs droits de propriété et leur accorder la liberté de décider s’ils veulent hypothéquer ces droits. Tout commence avec l’attribution du droit de propriété aux citoyens, un droit qui les fera émerger de la pauvreté. Le libre échange fera le reste.

En 2005, vous avez publié un livre intitulé «Les servitudes du pacte colonial». Pourriez-vous expliquer brièvement le sujet de cet ouvrage et le message qu’il transmet ?

MK: L’objectif de ce livre était de faire connaître au public le «pacte colonial», fondement des accords de coopération franco-africains. Il s’agit d’un modèle institué par la France sous De Gaulle à la veille de l’indépendance des Etats d’Afrique francophones, destiné à contrôler indirectement les affaires de ces pays de manière subtile, sans apparaître en première ligne comme pendant la longue période coloniale. Le livre publie les textes utilisés pour organiser les interventions de l’Etat français, malgré la fin de l’époque coloniale dans les années 1960. Selon ce pacte colonial, les présidents des Etats d’Afrique francophone doivent diriger leurs pays en fonction des intérêts de Paris.

L’indépendance s’est donc résumée au transfert de compétences de l’Elysée aux chefs d’Etat africains, qui doivent faire acte d’allégeance à la France, et non aux peuples qu’ils gouvernent.

Paris se charge de leur dicter les politiques à adopter. Ce livre révèle comment les accords de Défense sont en réalité que des accords commerciaux obligeant les Etats d’Afrique francophone à conserver des bases militaires françaises sur leur sol, avec des soldats prêts à intervenir pour chasser les dirigeants récalcitrants afin de les remplacer par des individus plus dociles.

Dans ce livre, on découvre que la France détient un monopole sur toutes les matières premières de l’Afrique francophone. On apprend comment la France a pris des mesures pour s’assurer qu’elle conserverait toutes ses prérogatives coloniales après avoir accordé «l’indépendance» aux pays africains.

Par le biais de ce pacte colonial, la France est demeurée omniprésente en Afrique francophone et a conservé les avantages d’hier. Paris a confisqué la véritable indépendance des pays d’Afrique francophone.

Nous nous devons de dénoncer collectivement ce pacte colonial. Lors de sa visite au Sénégal en juillet 2007, le fraîchement élu président français Nicolas Sarkozy a reconnu que la colonisation était un crime contre l’humanité, mais a refusé de se repentir. Les Africains doivent dénoncer tous les accords et systèmes qui éloignent l’Afrique des marchés. Le pacte colonial constitue une violation du droit de propriété africain.

Etes-vous parvenu à transmettre ce message à travers ce livre ?

MK: Je pense que oui. Je voulais partager mes convictions avec un grand nombre d’Africains. Et d’amis de l’Afrique, afin qu’ils soient dans une meilleure position pour mesurer les dangers du pacte colonial, du contrôle de l’Etat, et surtout de prendre conscience que la gestion de l’économie sous l’emprise du pacte colonial est une source de pauvreté dans nos pays. Nous ne voulons pas l’aumône ; notre problème n’est pas le manque d’argent. Je suis convaincu que nous devons avant tout revendiquer clairement nos droits de propriété sur nos terres et nos ressources, qui ont été aliénées par les colons, et dont le pacte colonial nous dépossède aujourd’hui. Enfin, je voulais dire que l’Afrique a un besoin urgent de libertés individuelles, d’un contrôle de l’Etat limité, de marchés libres, d’une société ouverte et de la paix, qui ne peuvent exister que si la liberté économique et politique est respectée.

samedi 2 février 2008

LA NEGROPHOBIE MAROCAINE et MAGHREBINE TOUT SIMPLEMENT!

On ne le dénonce pas très souvent, mais le maghreb est un terreau où la négrophobie est un exercice de haute qualité. Les Arabes qui se revendiquent quand ils sont hors de leurs base, de "cousins" des Noirs, dès qu'ils sont chez eux, se livrent au même racisme que celui que l'on rencontre chez les leucodermes en général. Ce cousinage de circonstance affiché en Europe n'est qu'un leurre et une ruse des Arabes que les Noirs doivent pouvoir décéler. Hartani ou AAzi n'est-ce pas comme cela qu'on désigne les Noirs au Maroc, Tunisie etc ? Lisez plutôt ce qui suit.

MATUMBA

Les Marocains racistes des Noirs.
vendredi 27 mai 2005
Par Smahane Bouyahia


Au Maroc, comme dans le reste du Maghreb, le peuple noir est depuis toujours victime de discriminations. Persécutions, agressions, insultes, injures... sont le lot quotidien des hommes de couleur. Pour mieux comprendre ce phénomène, Afrik.com a recueilli le témoignage d’associations, d’étudiants africains et de citoyens marocains.

Un comportement raciste différent

Selon Pierre Vermeren, historien spécialiste des sociétés maghrébines, il faut différencier le degré de racisme envers un Noir marocain et un Noir étranger. " Il existe différentes catégories de Noirs au Maroc. La première concerne les populations noires endogènes qui sont mélangées à la population marocaine et qui descendent tout droit des esclaves. La deuxième, est celle des populations noires du Sud. Elles se concentrent dans des oasis entièrement peuplées d’Africains noirs, mais qui ne sont, en aucun cas, mélangées aux Berbères ou aux Arabes. La troisième, touche les Africains du Sénégal majoritairement, qui venaient faire leur pèlerinage dans la médina de Fès. Enfin, la dernière catégorie, les étudiants et les migrants est celle qui est la plus touchée par le racisme. "
Pour la plupart des Marocains, le jugement anti-négritude se répercute à travers leurs comportements face aux étrangers noirs non intégrés à la population d’une part, et (ou) non musulmans d’autre part. Il s’agirait d’un profond sentiment de supériorité qui remonterait à l’antiquité. Les Noirs esclaves au Maroc, se comptaient en centaines de milliers à l’époque. Ils constituaient pour certains le corps militaire marocain, la garde civile, tandis que d’autres remplissaient des taches qu’on leur attribuait sous le règne d’Ahmed El Mansour Eddahbi ou encore de Moulay Ismail au 16e et 17e siècle.
Aujourd’hui, " l’esclavage n’a jamais été aboli officiellement. Le protectorat français, au début du 20e siècle, en a simplement interdit la pratique. Mais l’initiative n’est jamais venue de la société marocaine elle-même ", rapporte l’historien qui nous renvoie à l’ouvrage de Mohammed Ennaji, Soldats, esclaves et concubines qui, selon lui, illustre parfaitement cette période.
"Il est rare qu’une Marocaine épouse un Noir" Pour Nadia, une Marocaine âgée de cinquante ans, il ne s’agit pas
simplement d’un problème racial. " C’est plus profond que ça. C’est un sentiment qui s’est perpétué de génération en génération. Il est extrêmement rare, par exemple, qu’une Marocaine épouse un Noir, même musulman. Cela ne se fait pas. Le seul cas qui soit, à la rigueur, ‘toléré’, est lorsque l’homme n’a pas les traits trop négroïdes. On craint le fameux ‘qu’en dira-t-on’ de la famille et/ou de l’entourage. La femme en question entendra souvent sa mère ou une proche lui dire qu’il y a ‘suffisamment de bons Marocains pour ne pas aller chercher un Noir’ ".Selon les dires de Nadia, ce sentiment serait monnaie courante au Maroc, et partout ailleurs au Maghreb. " Même pour un homme, qui en générale est plus ‘libre’ puisque c’est lui qui transmet son nom et sa religion à ses enfants, épouser une femme de couleur,n’est pas accepté par son entourage. Et c’est encore plus difficile quand il ne s’agit pas d’un ou d’une non musulman. Les mariages mixtes sont
déjà très rares dans notre culture, alors avec des Noirs non marocains, non musulmans, ça n’est jamais accepté. Que ce soit pour ma génération, la génération de mon père ou celle de mes enfants. "

Etre Noirs au Maroc : le cauchemar des étudiants et des immigrants

" Le racisme le plus violent s’exprime à l’égard des étudiants noirs. A la cité Internationale Universitaire de Rabat, c’est assez visible. Les étudiants qui viennent de part et d’autre du continent africain pour suivre leurs études, sont regroupés entre eux, voir isolés. Ils ne partagent pas les mêmes locaux que les étudiants ‘blancs’ marocains. C’est très communautaire ", rapporte Hervé Baldagai, Secrétaire Général de la CESAM (Confédération des élèves, étudiants et stagiaires africains étrangers au Maroc). " Les conditions pour les Noirs sont très difficiles, les insultes sont régulières. On nous traite en arabe de ‘sales nègres’, on nous ordonne de quitter le pays, on nous traite de ‘porteurs du Sida’, on
nous lance des pierres. C’est invivable. Nous rencontrons des difficultés dans les administrations, comme pour l’obtention de la carte étudiante ou encore pour la Bourse.
Les étudiants noirs retournent dans leur pays après leurs études" Au Maroc, nous ne pouvons pas trop en parler.Récemment, la chaîne 2M a organisé un débat sur le sujet. Le problème, c’est qu’à la diffusion, certains passages avaient été censurés, notamment les passages où il y a eu des plaintes. Nous parlons entre nous des agressions dans les rues mais c’est tout. De toute manière, que voulez-vous qu’il se passe ? En général, à la fin de leurs études, les étudiants noirs retournent dans leur pays d’origine. Sauf ceux qui viennent de pays en guerre comme la Sierra Leone, le Togo, la Côte d’Ivoire, qui sont contraints de rester au Maroc.
" En général, nous ne nous expliquons pas l’attitude de certains Marocains. Je trouve pour ma part que certains facteurs doivent être pris en considération. Le premier est religieux. Les Noirs musulmans sont moins persécutés que les Noirs chrétiens ou animistes. Le deuxième facteur est dû à une méconnaissance culturelle. Les média marocains montrent toujours des aspects négatifs de l’Afrique subsaharienne (le Sida, les guerres...), et les Marocains finissent par
avoir peur de nous et donc nous rejettent. Troisième mise en cause : l’éducation. Il est courant aussi d’entendre des enfants ou des adultes traiter ces personnes de " hartani " (homme de second rang) ou de aazi (nègre). Les jeunes enfants nous insultent devant leurs parents sans que ces derniers ne les corrigent ou ne les grondent.
Enfin, il existe, à mon avis, une dernière raison. Elle est politique. Depuis 1984, le Maroc ne fait plus parti de l’Union africaine. Ce retrait s’explique du fait que certains pays africains, comme le Cameroun ou l’Afrique du Sud, ont remis en cause la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidentale ", souligne le Secrétaire Général de la CESAM.

"Un Noir non musulman est regardé différemment d’un Noir musulman" Etudiant Congolais à l’ESM de Rabat (Ecole Supérieur de Management), Parfait M’Benzé Mouanou suit actuellement un Master en management logistique et ingénierie des transports. Cela fait déjà un an et demi qu’il étudie au Maroc. Aujourd’hui, il témoigne. " Les Congolais n’ont pas besoin de visa pour aller au Maroc. Seul le passeport nous est demandé. Par contre, nous devons donner près de 500 euros de dessous de table à l’aéroport sous peine de se faire expulser du territoire. A part ça, mon intégration se passe bien.
Mais je dois avouer que j’ai voulu repartir dès mon premier jour ici. Cela ne se passait pas vraiment comme je l’espérais. Au Maroc, on accepte mal la différence culturelle et religieuse. Un Noir non musulman est regardé différemment d’un Noir musulman par exemple. Pareil pour un Noir marocain et un Noir étranger. J’ai vécu en France 15 ans, je suis également allé en Côte d’Ivoire, au Togo et dans beaucoup d’autres pays. Et je peux dire que l’intégration n’est
pas la même ici (...) Nous ne sommes pas si nombreux que ça au Maroc, mais les Marocains nous en veulent, car il y a déjà pas mal de chômage dans le pays et ils n’acceptent pas que nous puissions prendre ’leurs’ emplois. A la fin de mes études, je retournerai au Congo. Je ne me vois pas faire carrière ici. Vous savez, il fut un temps où les étudiants d’Afrique noire allaient suivre leurs études en Côte d’Ivoire ou au Togo. Ce sont des pays plus proches de nous culturellement. Mais avec les troubles dans ces deux pays, nous venons désormais au Maroc et c’est bien différent. Je tiens toutefois à souligner qu’il ne faut pas généraliser. Le Maroc reste un beau pays, très ouvert sur certains points. Des personnes nous ont très bien reçus, très bien accueillis. C’est vraiment ces personnes-là qui font la fierté du pays ", souligne le jeune étudiant. A coté de lui, un
jeune Béninois, qui a souhaité garder l’anonymat, nous confie, quant à lui, que les insultes font partie de son lot quotidien.
Une timide prise de conscienceAujourd’hui les langues se délient. Le sujet reste cependant très tabou au Maroc, pays qui fait de l’hospitalité un atout culturel.
Depuis la parution de l’article de Maria Daif, dans le journal marocain Telquel, il y a une légère prise de conscience. Amel Abou El Aazm, est une des fondatrices de la jeune association Lawnouna (" Nos couleurs "), créée en 2004 et située à Rabat. Le but de cette association est de faire le pont entre les Marocains et les Noirs ou les personnes venant d’horizons diverses. Selon elle, " la discrimination dont sont victimes les Subsahariens et les Noirs est un fait. C’est assez dur pour eux. Personne ne peut nier qu’il existe du racisme au Maroc, ceux qui le nient font preuve de mauvaise fois. Mais il faut tout de même admettre qu’il existe dans notre pays des Subsahariens qui vivent très bien. Ils ont compris qu’il fallait avoir une certaine attitude à adopter pour s’intégrer, notamment se mêler à la population. Il y a un premier pas à faire, pour s’adapter et découvrir la culture de l’autre et la société dans laquelle on vit. Il s’agit peut être d’un petit nombre, mais ça prouve qu’il y a un moyen pour que cela se développe. Et c’est le but de notre association. Elle peut aider les personnes noires à franchir les barrières qu’elles peuvent rencontrer. S’il faut, par exemple, 4 à 5 ans à un étudiant pour s’intégrer au Maroc, Lawnouna, veut, au travers diverses activités, accélérer cette intégration "." Le racisme est plus visible dans la rue. Je ne pense pas qu’il y ait un seul Noirs au Maroc, qui puissent sortir sans qu’on lui rappelle justement qu’il est Noir. Les clichés et les préjugés ont été nombreux sur le peuple noir. Il fut un temps où certains les prenaient pour des cannibales, des mangeurs d’hommes. Il y a aussi le fait qu’il soit des descendants d’esclaves. Mais vous savez, j’ai moi-même passé
quelque temps au Congo, j’ai aussi déjà séjourné au Mali. J’ai dû là-bas dépasser les clichés et les préjugés qui m’étaient attribués. En tant que Franco-marocaine, au Mali comme au Congo, je passais inévitablement par l’expérience du ‘blanc en Afrique’. Ce sont des sentiments ancrés dans les moeurs, comme au Maroc, ajoute la jeune femme." Officiellement, rien n’est fait pour lutter contre ce racisme, même si le Roi affiche un discours pro-africain et rappelle toujours l’unité
africaine dans ses allocutions. Il faut se féliciter tout de même de voir que, de plus en plus de festivals africains réunissant des Peuls, des Maliens ont lieu dans le pays. Nous avons notamment eu la visite de Youssou Ndour (artiste sénégalais, ndlr) ", conclut Amel Abou El Aazm. Le débat est ouvert. Et nous espérons que notre modeste contribution participera à faire avancer les choses...

Extrait d'un article du blog MATUMBA