jeudi 13 août 2009

Sonia Sotomayor devient la première hispanique à la Cour suprême

REVUE DE PRESSE - Afp : La candidate de Barack Obama à la Cour suprême, Sonia Sotomayor, a été confirmée jeudi par le Sénat américain, devenant la première personne d'origine hispanique à occuper ce poste prestigieux. Cette juge à la cour d'appel de New York a obtenu 68 voix en sa faveur, 31 contre, le sénateur démocrate Ted Kennedy étant absent pour des raisons de santé. Le président américain Barack Obama a estimé aussitôt que cette nomination marquait "un jour merveilleux pour l'Amérique". Elle prêtera serment samedi à la Cour suprême avant de prendre ses fonctions officielles dès septembre. Nommée à vie, Mme Sotomayor devient la troisième femme à accéder à la magistrature suprême, et siégera au côté de Ruth Bader Ginsburg, 76 ans, Sandra Day O'Connor ayant démissionné en 2006. Elle sera aussi, à 55 ans, la deuxième plus jeune des neuf sages, après le président de l'institution John Roberts, de quelques mois son cadet. Mais Sonia Sotomayor sera surtout la première Hispanique à accéder à un poste aussi influent aux Etats-Unis. Sa nomination en remplacement du modéré David Souter ne devrait cependant pas modifier en profondeur l'équilibre actuel de la plus haute juridiction des Etats-Unis: quatre juges conservateurs, quatre progressistes et un votant tantôt avec les uns, tantôt avec les autres.

En désignant cette femme diabétique, d'origine porto-ricaine, divorcée sans enfant et dépeinte comme un bourreau de travail, M. Obama a tenu sa promesse de campagne de privilégier une personnalité consciente des problèmes quotidiens de chaque Américain et soucieuse d'"empathie".


Mme Sotomayor est née dans le Bronx, un quartier populaire de New York, avant d'être diplômée des meilleures universités américaines. "Elle n'a jamais oublié d'où elle est partie", a affirmé M. Obama en présentant sa candidate à la presse fin mai.
Mais sa nomination officielle a été précédée d'un vif débat au Sénat. En pleine tempête politique autour de l'assurance maladie ou des remèdes à la crise économique, les luttes partisanes ont pris le dessus lors de ses séances de confirmation devant la commission des Affaires judiciaires du Sénat en juillet.
Tout au long de ce grand oral, Mme Sotomayor s'est efforcée de démentir les accusations de parti-pris ethnique, promettant "fidélité à la loi" et désavouant avec force une de ses déclarations passées selon laquelle "une femme hispanique avisée" ferait un meilleur juge qu'un homme blanc.
"Nous devons rester attentifs à ce que la politique n'affecte pas le judiciaire", a cependant déclaré mardi le sénateur républicain Jeff Sessions, en appelant ses collègues à voter contre elle.
Au final, alors qu'elle était vue comme une modérée capable de rallier le vote conservateur, Mme Sotomayor n'aura pas réuni autour d'elle le consensus que le président Obama aurait souhaité. Les démocrates occupant 60 sièges au Sénat, elle n'aura en effet bénéficié des voix que de 9 républicains.
"J'ai été très surprise de voir aussi peu de républicains appuyer Mme Sotomayor", a expliqué à l'AFP Amanda Frost, professeur de droit à l'American University de Washington, pour qui, pourtant, il s'agissait "de la meilleure candidate que les républicains pouvaient demander à un président démocrate".
"Les républicains en paieront le prix s'ils disent 'non' à cette juge", a estimé mercredi Robert Menendez, unique sénateur démocrate hispanique, en référence à l'électorat latino qui a massivement soutenu Barack Obama à l'élection présidentielle.

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