mardi 28 octobre 2008

Les Européens sont-ils prêts pour un président noir ?


L'avènement possible de Barack Obama aux Etats-Unis suscite l'enthousiasme des noirs en Europe, mais ils ont toutes les peines à imaginer l'un d'eux diriger un pays, de ce côté-ci de l'Atlantique.
"Ici, c'est le système même qui fait obstruction. En France, les gens sont beaucoup plus conservateurs", déplore Massaryk Duclos, un Français d'origine haïtienne.
Dans sa boutique du Nord de Paris, il vend des T-shirts à la gloire d'Obama. Et l'un de ses amis, dreadlocks de rasta et badge à l'effigie du candidat démocrate, est encore plus catégorique. "Ici, ce n'est pas la même culture".
Héritage des empires coloniaux, les noirs et les immigrés sont pourtant nombreux en France et dans plusieurs pays européens, comme la Grande-Bretagne. Dans aucun d'eux, la minorité noire n'est représentée au plus haut niveau politique.
Pour Christiane Taubira, députée française de la Guyane --un département d'outre-mer situé en Amérique du Sud--, femme politique noire et candidate à la présidentielle en 2002, deux facteurs principaux expliquent cette absence des minorités au sommet de l'Etat.
D'une part, les communautés immigrées sont moins homogènes que la communauté afro-américaine, qui s'est forgée une identité commune pendant l'esclavage et la lutte pour les droits civiques. D'autre part, les partis politiques traditionnels sont réticents à engager un débat national sur les races et l'identité, et ils font peu de place aux personnalités issues des minorités.
"Je pense très sincèrement, compte tenu de l'expérience que j'ai eue en 2002, que la société française est prête à vivre la belle aventure qu'Obama a offerte aux Américains", confie-t-elle à l'AFP.
"Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de racisme en France. Il y a du racisme, il y a des racistes, il y a de la discrimination qui est basée sur des préjugés raciaux. Mais je crois que la société française serait prête pour cette aventure", a-t-elle dit.
Le seule membre noire du gouvernement français, Rama Yade, secrétaire d'Etat chargée des droits de l'Homme, partage cette analyse.
"Les Français eux-mêmes y sont prêts, mais c'est notre système politique qui empêcherait l'émergence d'un Obama", a-t-elle dit au journal Le Figaro. "Pas tant parce qu'il est noir que parce qu'il est issu d'une immigration récente. Chez nous, l'intégration est beaucoup plus difficile", a-t-elle ajouté.
Pour Christiane Taubira, il faut secouer le système. "Je conseillerais aux jeunes d'entrer dans les partis, de les bousculer avec une détermination farouche. C'est-à-dire de prendre d'assaut la direction, d'entamer le débat sur la diversité en France", dit-elle.
"Le verrou, la plaie est dans les partis politiques", juge-t-elle.
Sondage après sondage, les Européens se prononcent massivement en faveur d'Obama. Mais cette popularité du candidat noir aux Etats-Unis ne trouve aucun prolongement dans leurs systèmes politiques.
En Grande-Bretagne, par exemple, les minorités représentent 8% de la population et seulement 2,3% des membres du Parlement, soit 15 députés sur 643, et un seul membre du gouvernement.
En France, le président Nicolas Sarkozy a nommé trois femmes issues de l'immigration dans son gouvernement, deux d'origine maghrébine et une noire. Le premier membre noir du Parlement italien a été élu l'an dernier et, aux Pays-Bas, seulement sept députés sur 150 sont issus des minorités.
Dans sa boutique de T-shirts, Massaryk Duclos ne se fait guère d'illusion. Le chemin est encore long pour les noirs en France. Peut-être influencé par la possible élection d'Obama, il a au contraire une vision très positive de la situation aux Etats-Unis.
"Je suis content que ma fille soit étudiante aux Etats-Unis. Là-bas, lorsqu'elle cherchera un travail, elle sera jugée sur ses compétences, pas sur sa race", dit-il.


D'après un article du site LADEPECHE

samedi 25 octobre 2008

Spécial Recrutement - Des expériences riches d'enseignements

Spécial Recrutement - Des expériences riches d'enseignements.
Les statistiques ethniques et l'amélioration des conditions de travail ont fait leurs preuves chez nos voisins.

Les quotas ethniques n'ont quasiment plus droit de cité chez nos voisins anglo-saxons. Contrairement aux idées reçues, ils sont interdits en Grande-Bretagne et ont été progressivement abandonnés aux Etats-Unis. Après de nombreux recours devant la Cour suprême, ils ne sont plus utilisés que marginalement dans des procédures d'admission à l'université ou pour l'attribution de certains marchés publics. Mais la discrimination positive ne se résume pas à une politique de quotas, comme on l'entend souvent en France. Outre-Atlantique et outre-Manche, on pratique l' affirmative action qui autorise toute action visant à rétablir une égalité de traitement en faveur de populations discriminées : formations à des publics ciblés, prise en compte de « nouvelles » compétences, comme le fait d'avoir élevé des enfants, démarchage de catégories d'actifs n'appartenant pas aux réseaux habituels de recrutement.
Les Anglo-Saxons comptent en revanche leurs troupes. Les statistiques ethniques, interdites en France depuis 1978, sont établies à chaque recensement au Canada, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, selon des catégories mouvantes d'un pays à l'autre. Aux Pays-Bas, les habitants sont recensés selon le pays de naissance des parents. Pour Patrick Simon, chercheur à l'Institut national des études démographiques, « les statistiques sont nécessaires car elles rendent visible l'invisible ». Et permettent de mettre en lumière des discriminations pour leur grande majorité indirectes et insidieuses. Preuve juridique, les statistiques servent aussi d'outils de comparaison. Une entreprise peut savoir si la représentation de ses salariés reflète celle de la société tout entière ou celle de son bassin d'emploi. Une base pour envisager les évolutions nécessaires. Sans résoudre tous les problèmes d'accès à l'emploi, cette approche a permis à des salariés issus de l'immigration d'accéder plus facilement dans les pays anglo-saxons qu'en France à des postes à responsabilité.
FINLANDE : LES SENIORS DANS L'EMPLOI
Depuis dix ans, les seniors finlandais sont beaucoup moins discriminés. De 35,5 % en 1994, le taux d'emploi des plus de 55 ans est passé à 55,1 % en 2007. Et les salariés restent en moyenne deux ans et demi de plus en activité. En deux plans mêlant sensibilisation, formation et mesures incitatives, les pouvoirs publics ont réussi leur pari de maintenir les seniors dans l'emploi. Cela s'est joué en deux temps. A partir de 1998, le premier plan a présenté l'expérience comme une richesse nationale. « Le dispositif s'est accompagné d'évaluations systématiques qui, chiffres à l'appui, ont montré l'apport des seniors aux résultats des entreprises. Le retour sur investissement était parfois multiplié par deux », explique Anne-Marie Guillemard, sociologue à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
A partir de 2003, l'attrait de la vie active a été renforcé via l'instauration d'un âge de retraite flexible compris entre 63 et 68 ans et des conditions de travail adaptées aux actifs les plus âgés. Des programmes de « bien-être au travail » ont renforcé l'ergonomie des postes, instauré cours et salles de sport dans les entreprises, permis d'aménager les horaires de travail ou de limiter les surcharges. Comparativement, la France n'en est qu'au début de la réflexion sur le stress et l'amélioration des conditions de travail. Des négociations pour transposer l'accord-cadre européen datant de 2004 se sont ouvertes au printemps.
La Finlande, paradis des seniors ? Face à un vieillissement démographique accéléré, le gouvernement a dû agir dans l'urgence. Mais l'avance prise par ce pays de 5 millions d'habitants connaît des limites. Les chômeurs âgés rencontrent toujours d'importants problèmes de réinsertion dans la vie active et, en cas de plan social, les seniors font toujours partie des premiers débarqués.

D'après un article Le Point.

lundi 20 octobre 2008

Education sans Frontières

Bonjour à toutes et tous,

Les directives de Brice Hortefeux ont déclenchées des expulsions de toutes sortes.

Je vous inivte ardemment, à lire les articles ainsi qu'à signer la pétition en ligne.




Lien de la pétition
http://www.yabiladi.com/article-societe-2728.html

Lien des articles et opinions
http://www.yabiladi.com/article-societe-2739.html


Comme d'habitude vos réactions et bouillons d'idées sont bienvenus. Bonne lecture.

Source: http://www.yabiladi.com/

mercredi 15 octobre 2008

Taoufik


Cela fait un peu plus de trois semaines que le jeune marocain Taoufik El Madroussi âgé de 21 ans est rentré au Maroc après avoir été expulsé du territoire français. Il aurait du passer son bac au mois de juin dernier au lycée Louis Girard à Malakoff dans le 92.

Un soir d'avril, après une fête bien arrosée, ses amis et lui sont arrêtés violemment par la Brigade Anti Criminalité. La BAC leur reproche de faire trop de bruit dans la rue et de déranger les passants.

Taoufik et un de ses amis Christopher sont condamnés à huit mois de prison dont 4 fermes. Après avoir été en prison à peu près un mois, Taoufik ressort mais il aura droit à la double peine : il est expulsé de France vers le Maroc car son récépissé de carte de séjour n'a pas été tamponné par la préfecture. En d'autres termes, la justice française le considère comme résidant illégal.

Taoufik El Madroussi revient aujourd'hui dans cette interview exclusive sur son expulsion et nous parle de ces projets d'avenir. Six mois après cette fameuse soirée d'avril, Taoufik reste encore très touché et choqué par ce qui lui ait arrivé.

vendredi 10 octobre 2008

Omar Azziman appelle à lever les amalgames sur l'immigration qui nourrissent les confrontations politiques



Barcelone - L'ambassadeur du Maroc en Espagne, Omar Azziman, a lancé un appel pour lever "les amalgames, la confusion et les préjugés qui pointent lors de tout débat sur l'immigration et qui nourrissent les confrontations politiques nullement appropriées pour avancer".

Le diplomate marocain, qui a animé, lundi à Barcelone, un débat sur le thème "Réflexions sur l'Immigration", qui entre dans le cadre du cours inaugural 2008-2009 de la Tribune de Barcelone, un forum de débats et d'opinions,a souligné que le phénomène migratoire est un phénomène mondial, humain et structurel qui doit être traité avec "infiniment de précaution pour éviter tous risques d'altération ou d'erreur".

Discuter du phénomène de l'immigration requiert le rejet du dogmatisme et des préjugés, a affirmé Azziman devant un parterre de personnalités du monde politique, économique et culturel en Catalogne,

appelant à rompre la fausse relation rapidement établie entre immigration et insécurité, terrorisme et délinquance.

"Les immigrés ne se résument pas en une simple force de travail. Ce ne sont ni des terroristes, ni des délinquants.

C'est un groupe social comme les autres, avec leurs bienfaits, leurs problèmes et leurs complexes, qui cherchent à améliorer leur situation sociale", a-t-il affirmé.

Il a appelé, dans ce contexte, à la mise en place de mécanismes pour l'égalité, la lutte contre la discrimination et la promotion d'actions de coexistence, d'harmonie et de dialogue à tous les niveaux.

Pour le diplomate marocain, il est nécessaire de favoriser des politiques d'intégration à travers la recherche continue de points de rencontres entre la culture d'origine et la nouvelle réalité.

Abordant la question de la régulation de l'immigration, Azziman a affirmé qu'une immigration bien réfléchie comporte des avantages aussi bien pour les pays d'accueil que les pays émetteurs,

ainsi que pour le collectif immigré, de même que l'immigration illégale et clandestine ne comporte que des inconvénients.

A propos de l'immigration et de l'Islam, Azziman a indiqué que l'immigration contribue à faire connaître l'Islam en Europe,

appelant à dissiper les malentendus et les préjugés racistes qui confondent Islam et terrorisme, du moment que les Musulmans eux-mêmes sont victimes du terrorisme.

Selon le diplomate marocain, le phénomène de l'immigration n'est pas récent, mais remonte à des siècles auparavant, appelant à une perception positive et renouvelée de l'immigration.

L'immigration est un phénomène qui existe au niveau mondial sur l'axe Sud-Nord, mais de plus en plus sur l'axe Sud-Sud (50 pc des immigrés), a-t-il fait observer.

Concernant l'immigration marocaine en Espagne, Azziman a souligné que ce phénomène a connu une grande mutation.

Le nombre des membres de la communauté marocaine établis dans la péninsule ibérique est passé de 17.000 personnes en 1990 à 700.000 actuellement, dont 38 pc sont des femmes.

Auparavant, l'ambassadeur du Maroc en Espagne avait tenu à exalter l'esprit d'ouverture de Barcelone et les liens d'amitié qui existent entre la Catalogne et le Maroc "même dans les moments les plus délicats et les plus difficiles".

Présentant le débat sur le thème "Réflexions sur l'immigration", la présidente de la Fondation "Tanja", Rosa Canadas, une espagnole née au Maroc, a appelé à dissoudre les amalgames et l'image fausse véhiculée sur les immigrés notamment en ces temps de crise.

"Si des Espagnols sont allés faire les vendanges en France ce n'est pas la faute des immigrés", a-t-elle martelé en allusion à une récente intervention du leader du Parti Populaire (PP)

qui avait affirmé que des milliers d'immigrés perçoivent les indemnités de chômage alors que des centaines d'espagnols sont obligés de faire les vendanges en France.

"A chaque crise économique, les regards se braquent sur les immigrés", a-t-elle dénoncé, soulignant que certains secteurs économiques en Espagne courent un risque d'asphyxie si ce n'était la présence de la main d'œuvre étrangère.

La Tribune de Barcelone est un forum d'opinions et de débats qui réunit chaque semaine, durant une conférence-débat, d'éminentes personnalités du monde économique, politique, social, culturel et scientifique.

La tribune est une initiative à caractère privée formée de personnalités représentant les partis politiques au Parlement et les institutions publiques catalanes.

De prestigieuses entreprises, entités et institutions espagnoles et catalanes se font un honneur d'être représentées à chaque rencontre organisée par la tribune.

Article du portail de Marrakech