vendredi 21 mars 2008

Dire “non” au racisme

Comment lutter contre le racisme ? Est-ce suffisant de « seulement » condamner le racisme ? Que faut-il faire pour le faire reculer ? Le monde de l’éducation n’a-t-il pas un rôle à jouer ? L’enseignement est-il un remède au racisme ?

21 mars 2008. Voilà une journée pour dire NON au racisme. Mais qu’est-ce que le racisme ? Il n’est pas aisé de donner une définition qui fasse l’unanimité. Est-ce seulement une question de différence entre races ? Peut-on inclure la notion de racisme entre catégories sociales ? Le pauvre est-il victime de racisme ? C’est se perdre en conjecture. Le racisme, c’est une théorie selon laquelle certaines races seraient supérieures aux autres. C’est aussi l’exclusion qui résulte de cette façon de penser. On lui donne pour synonyme « la haine ». Allez savoir pourquoi, certains n’ont toujours pas compris que tout homme naît égal en droit. Faudrait-il ajouter « qu’il soit, noir, juif, et consort ». Et si l’on partait du postulat que chacun peut être victime du racisme. C’est en effet un sujet qui concerne tout le monde. On peut être confronté au racisme en raison de son sexe, de sa religion, de sa couleur de peau, de sa position sociale. Si l’on voyage un peu dans le temps, on pourrait dire que le racisme est vieux comme le monde. Si ce mot « racisme » entre dans un dictionnaire en 1930, plus précisément dans le petit Larousse, le phénomène était perceptible dans les sociétés, égyptienne, romaine, chinoise, il y a bien longtemps. Que dire de l’esclavage ? N’est-ce pas du racisme ? Alors qu’ils abolissaient l’esclavage en 1865, les États-Unis voyaient naître dans certains de ses états des lois appelant à la séparation entre noirs et blancs, tout comme certains colons bourbonnais refusaient l’abolition. Que dire du National-socialisme d’Adolf Hitler ? Ou encore de l’Apartheid en Afrique du Sud ? Bref ! de tout temps, l’histoire « planétaire » a été marquée par le racisme. Mais est-ce fini ?

À propos du 21 marsLors d’un match de Footbal entre Metz et Valenciennes, le 16 février dernier, Abdeslam Ouaddou, capitaine de l’équipe de Valenciennes, perd ses moyens, et va directement s’expliquer avec un supporteur. Ce dernier n’avait pas trouvé mieux que de crier « sale négro » « sale arabe » « espèce de singe » dans les tribunes, agaçant le sportif valenciennois. L’affaire est passée le 18 mars au tribunal de Metz, où pour une fois on débat du racisme dans le football. On peut décrier l’attitude du supporteur. Mais que dire de l’attitude de l’arbitre, qui avait mis un carton jaune à Ouaddou ? Bref ! Voilà qui montre que le racisme fait partie de l’actualité, qu’on en parle. Mais nous posons-nous cette question : et si j’étais raciste ? Peut-être que sans nous en rendre compte, nous tenons des propos racistes. Voilà, aujourd’hui est journée mondiale de lutte contre le racisme. Pourquoi le 21 mars ? Cette journée a été créée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1966, cela en commémoration du 21 mars 1960, à Shaperville en Afrique du Sud, lorsque 69 personnes perdirent la vie pour avoir dit NON à l’Apartheid. L’idée d’une semaine d’éducation contre le racisme a germé dans les années 1980, notamment à partir de 1984, année où naissait d’ailleurs SOS-Racisme. Débats, projections de films, pièces de théâtre, rédaction, rencontres sportives, expositions, ateliers, forum, concerts. Les élèves sont sollicités pour faire reculer le racisme. Ils s’impliquent. Et nous ?

Peut-on parler d’exemple réunionnais ?Si l’on veut, tout est possible. Le slogan est connu aujourd’hui, puisque le président de la République Française n’a pas cessé de le scander à tout bout de champ. Ici, sur notre île « arc-en-ciel », on pourrait croire que le racisme n’a pas droit de cité. Pourtant, combien de fois les spécialistes ont relevé un racisme latent ? « Comores dehors » « Zoreil dehors », bientôt « kréol dehors ». Les inscriptions racistes ne manquent pas dans nos rues. Certains politiques font même des affiches incitant à la haine raciale. Et le Réunionnais a toujours une petite phrase assassine pour le compère chinois, le z’arabe, le malbar, le yab, le kaf, et qui sais-je encore. Il ne suffit plus de seulement condamner les actes racistes. Il faut agir, peut-être contre nous-mêmes, pour que nous ayons un autre regard sur l’autre. Est-ce nécessaire de rappeler que les victimes de racisme doivent porter plainte ? C’est un préalable dans la lutte contre ce fléau. Mais cette lutte ne peut se dédouaner de la prévention. Et là, le monde éducatif, associé aux parents, doit s’impliquer pour que l’exemple réunionnais en matière de lutte contre le racisme soit réel.

D'après le site témognages

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