samedi 25 octobre 2008

Spécial Recrutement - Des expériences riches d'enseignements

Spécial Recrutement - Des expériences riches d'enseignements.
Les statistiques ethniques et l'amélioration des conditions de travail ont fait leurs preuves chez nos voisins.

Les quotas ethniques n'ont quasiment plus droit de cité chez nos voisins anglo-saxons. Contrairement aux idées reçues, ils sont interdits en Grande-Bretagne et ont été progressivement abandonnés aux Etats-Unis. Après de nombreux recours devant la Cour suprême, ils ne sont plus utilisés que marginalement dans des procédures d'admission à l'université ou pour l'attribution de certains marchés publics. Mais la discrimination positive ne se résume pas à une politique de quotas, comme on l'entend souvent en France. Outre-Atlantique et outre-Manche, on pratique l' affirmative action qui autorise toute action visant à rétablir une égalité de traitement en faveur de populations discriminées : formations à des publics ciblés, prise en compte de « nouvelles » compétences, comme le fait d'avoir élevé des enfants, démarchage de catégories d'actifs n'appartenant pas aux réseaux habituels de recrutement.
Les Anglo-Saxons comptent en revanche leurs troupes. Les statistiques ethniques, interdites en France depuis 1978, sont établies à chaque recensement au Canada, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, selon des catégories mouvantes d'un pays à l'autre. Aux Pays-Bas, les habitants sont recensés selon le pays de naissance des parents. Pour Patrick Simon, chercheur à l'Institut national des études démographiques, « les statistiques sont nécessaires car elles rendent visible l'invisible ». Et permettent de mettre en lumière des discriminations pour leur grande majorité indirectes et insidieuses. Preuve juridique, les statistiques servent aussi d'outils de comparaison. Une entreprise peut savoir si la représentation de ses salariés reflète celle de la société tout entière ou celle de son bassin d'emploi. Une base pour envisager les évolutions nécessaires. Sans résoudre tous les problèmes d'accès à l'emploi, cette approche a permis à des salariés issus de l'immigration d'accéder plus facilement dans les pays anglo-saxons qu'en France à des postes à responsabilité.
FINLANDE : LES SENIORS DANS L'EMPLOI
Depuis dix ans, les seniors finlandais sont beaucoup moins discriminés. De 35,5 % en 1994, le taux d'emploi des plus de 55 ans est passé à 55,1 % en 2007. Et les salariés restent en moyenne deux ans et demi de plus en activité. En deux plans mêlant sensibilisation, formation et mesures incitatives, les pouvoirs publics ont réussi leur pari de maintenir les seniors dans l'emploi. Cela s'est joué en deux temps. A partir de 1998, le premier plan a présenté l'expérience comme une richesse nationale. « Le dispositif s'est accompagné d'évaluations systématiques qui, chiffres à l'appui, ont montré l'apport des seniors aux résultats des entreprises. Le retour sur investissement était parfois multiplié par deux », explique Anne-Marie Guillemard, sociologue à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
A partir de 2003, l'attrait de la vie active a été renforcé via l'instauration d'un âge de retraite flexible compris entre 63 et 68 ans et des conditions de travail adaptées aux actifs les plus âgés. Des programmes de « bien-être au travail » ont renforcé l'ergonomie des postes, instauré cours et salles de sport dans les entreprises, permis d'aménager les horaires de travail ou de limiter les surcharges. Comparativement, la France n'en est qu'au début de la réflexion sur le stress et l'amélioration des conditions de travail. Des négociations pour transposer l'accord-cadre européen datant de 2004 se sont ouvertes au printemps.
La Finlande, paradis des seniors ? Face à un vieillissement démographique accéléré, le gouvernement a dû agir dans l'urgence. Mais l'avance prise par ce pays de 5 millions d'habitants connaît des limites. Les chômeurs âgés rencontrent toujours d'importants problèmes de réinsertion dans la vie active et, en cas de plan social, les seniors font toujours partie des premiers débarqués.

D'après un article Le Point.

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