dimanche 17 février 2008

Expulsion en 2008

Reconduites à la frontière : la France veut expulser 26 000 sans-papiers en 2008
En 2008, la France doit expulser 26 mille immigrés clandestins. Soit 1 000 de plus par rapport à l’objectif de 2007. C’est le chiffre fixé par le Premier ministre français au ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, dans une interview dans le Figaro Magazine à paraître aujourd’hui.

(Correspondant permanent à Paris) - Dans une interview à paraître aujourd’hui, dans Le Figaro Magazine, le Premier ministre français fixe le nombre d’immigrés irréguliers à expulser à 26 mille. Soit 1 000 sans papiers de plus que 2007. Quand le Figaro Magazine lui demande la ligne de conduite à adopter par rapport à une des recommandations du rapport Attali, qui invite la France à faire appel à l’immigration pour booster la croissance, François Fillon répond : ‘La ligne, c'est d'abord la lutte sans merci contre l'immigration clandestine. On s'était fixé un objectif de 25 000 reconduites à la frontière en 2007. On est à 24 000. L'objectif est de 26 000 pour 2008’.
Le Premier ministre réaffirme que ‘la première caractéristique’ de la politique française, ‘c'est une extrême fermeté dans la lutte contre l'immigration clandestine’. ‘Nous avons modifié la législation pour orienter la politique d'immigration française vers une immigration économique plutôt qu'une immigration familiale’, rappelle-t-il, en faisant allusion aux mesures pour limiter le regroupement familial dont la plus célèbre et contestée, ce sont les tests Adn. ‘On veut adapter nos flux migratoires aux besoins de l'économie française’, souligne-t-il.

Une économie qui aura besoin de plus en plus de bras qualifiés quand on sait que la France va connaître un départ massif de ses actifs à la retraite durant les années à venir. Même si cela n’est pas dit pour des raisons stratégiques et de sensibilité de la question, Sarkozy avait annoncé ‘son intention de mettre en place une politique d'immigration par quotas’, rappelle le Premier ministre français. Dans le même sillage, Sarkozy avait dit vouloir ‘unifier les procédures juridictionnelles pour les étrangers en situation irrégulière et enfin obtenir, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, un pacte européen sur l'immigration pour obtenir une harmonisation des législations et des politiques’.

Mais la France pourrait-elle expulser 26 mille immigrés irréguliers alors qu’elle a du mal à atteindre son objectif de 25 mille de 2007 ? La question mérite d’être posée d’autant plus que la plupart des pays européens vont avoir la liberté de circuler dans l’espace européen puisqu’ils en sont devenus membres. Pourtant, ce sont eux qui constituaient le gros lot d’expulsés. Ce sera alors un gros contingent d’expulsables sur lequel la France ne va pas compter.

En attendant, le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux, a installé, le 7 février dernier, la Commission sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d’immigration, dont les travaux sont dirigés par l’ancien président du Conseil constitutionnel, Pierre Mazeaud.

Cette commission, qui rendra compte de ses travaux fin mai, doit étudier deux domaines de la politique d’immigration : la maîtrise des flux - particulièrement les quotas - et la simplification du contentieux des étrangers. La commission a aussi pour mission de préciser le cadre juridique actuel avant de proposer, si cela s’avère nécessaire, les termes d’un projet de révision de la Constitution française.

Concernant les quotas, elle devra examiner les expériences conduites à l’étranger, puis envisager le cadre juridique nécessaire à la définition de quotas d’immigration en France. La commission va également préciser ce que devraient être les rôles respectifs du gouvernement et du Parlement.

Pour maîtriser la politique globale de l’immigration, Brice Hortefeux a proposé à la commission de fixer ‘chaque année un nombre de migrants admis à entrer et séjourner en France, conformément aux besoins et aux capacités d’accueil de la nation’. Entre autres membres de la commission, figure Koffi Yamgnane, ancien secrétaire d’Etat aux Affaires sociales et à l’Intégration.

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