lundi 25 mai 2009

Le désastre humanitaire se poursuit au Sri Lanka dans l'indifférence générale

Après cette « victoire » présumée contre les Tigres tamouls, mouvement de libération nationale, l’accès aux camps de réfugiés où s’entassent plus de 265 000 civils déplacés est totalement interdit aux ONG et envoyés internationaux. Un fait inquiétant pour la communauté tamoule expatriée, qui craint que le massacre général des Tamouls se perpétue à huit-clos. « Tous les témoins, militants et sympathisants seront certainement victimes du même sort, » affirme un représentant des Tamouls en France. Alors que les Cinghalais célébraient, lundi, la « fin » du mouvement de résistance tamoule, l'armée empêchait toute entrée de travailleurs humanitaires sur le théâtre du conflit - à l'exception de la Croix-Rouge - et filtrait l'accès d'ONG aux gigantesques camps dressés dans le département septentrional de Vavuniya. Des dizaines de milliers d'hommes, femmes, enfants, vieillards tamouls -souvent blessés- ont pu fuir depuis des mois par vagues la zone de guerre, sous les attaques aériennes incessantes. Le Bureau de l'ONU pour la coordination de l'aide humanitaire a dénoncé à Genève «de nouvelles restrictions d'accès» à ces camps de déplacés. L'énorme camp de Manik Farm, qui s'étend sur 400 hectares, est entouré de clôtures en fil de fer barbelé et chaque entrée est gardée par des sentinelles lourdement armées empêchant les 150 000 civils de circuler, sauf pour des soins dans des hôpitaux des environs. D'après les humanitaires, les conditions de vie sont mauvaises dans ce que le Sri Lanka appelle des «villages de secours» et que l'organisation américaine Human Rights Watch surnomme des «centres d'internement». Aucune information n'est vérifiable dans cette zone verrouillée par les autorités.

Depuis avril, le Sri Lanka a rejeté systématiquement tous les appels de l'ONU et de l'Occident à un Cessez-le-feu immédiat et à un accès «humanitaire» au nord-est. Plus de 6500 civils ont été tués janvier 2009 et plus de 10 000 blessés.


La communauté tamoule de France se mobilise et se mobilisera pour exiger de la Communauté Internationale :


- Un contrôle absolu et une surveillance étroite de tous les camps de réfugiés tamouls, avec un accès entier aux ONG, envoyés internationaux et journalistes.


- La démilitarisation des régions tamoules.


- La mise en place d’un plan de réhabilitation tamoule prévoyant le retour des réfugiés dans les régions tamoules.


- L’ouverture d’enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis impunément par les autorités.


- Le respect des droits et des aspirations du peuple tamoul énoncées depuis 1977, en particulier le droit à l'autodétermination et l'indépendance du Tamil Eelam.


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