La Serbie présente ses excuses pour Srebrenica, la France nie toujours Setif et Guelma...

HISTOIRE — Les députés serbes ont approuvé, une déclaration condamnant le massacre de quelque 8.000 Musulmans par des Serbes à Srebrenica en 1995, tentant ainsi de se distancer de la Serbie du passé de l'ancien dirigeant nationaliste, Slobodan Milosevic. La déclaration, qui présente des excuses et des condoléances aux victimes, a été approuvée par 127 députés sur 250, après une journée entière de débat mardi."L'Assemblée Nationale serbe condamne sévèrement le crime commis contre les habitants bosniaques de Srebrenica en juillet 1995... et exprime ses condoléances et ses excuses aux familles des victimes, parce que tout n'a pas été fait pour empêcher cette tragédie" indique la déclaration. La Serbie reconnaît enfin son passé trouble et présente ses excuses officielles au peuple bosniaque. Nous pensons que la Turquie se doit de suivre cette voie et de présenter elle aussi des excuses au peuple arménien pour le génocide de 1914. Quant à notre pays, nous pensons qu’il est grand temps qu’il présente lui aussi ses excuses officielles au peuple algérien pour les massacres de Setif et Guelma. Le 8 mai 1945, alors qu’on célèbre la libération de Paris, à Sétif, les nationalistes algériens du PPA (Parti du peuple algérien, interdit) de Messali Hadj (en résidence surveillée) et des AML (Amis du Manifeste et de la liberté) de Ferhat Abbas organisent un défilé pour célébrer la chute de l’Allemagne nazie. Les drapeaux alliés sont en tête. Soudain, pancartes et drapeau algérien sont déployés. Les pancartes portent les slogans « Libérez Messali », « Vive l’Algérie libre et indépendante », « A bas le fascisme et le colonialisme ». Bouzid Saal refuse de baisser le drapeau algérien qu’il porte ; il est abattu par un policier. Cela déclenche l’émeute.
L’armée, la police et la gendarmerie sillonnent les quartiers arabes. La loi martiale est proclamée, et des armes sont distribuées aux Européens. La répression sera terrible, conduite par l’armée française, mais aussi par des milices européennes déchaînées, elle sera d’une incroyable violence : exécutions sommaires, massacres de civils, bombardements de mechtas en bordure de mer par des bâtiments de guerre. Le comble de l’horreur est atteint lorsque les automitrailleuses font leur apparition dans les villages et qu’elles tirent à distance sur les populations qui fuient vers les montagnes.

De nombreux corps n’ont pu être enterrés ; ils sont jetés dans les puits, dans les gorges de Kherrata. Des miliciens utilisent les fours à chaux pour faire disparaître des cadavres. Le nombre de victimes algériennes reste encore aujourd’hui impossible à établir mais on peut l’évaluer à plusieurs dizaines de milliers de morts. Le consul général américain à Alger parlera de 40 000 morts. Les Oulémas plus proches du terrain, avanceront le chiffre de 80 000 morts.

Le Collectif France Multiculturelle demande à ce que nos élus adoptent une déclaration condamnant les massacres de Sétif et de Guelma accompagnée d’ excuses officielles pour toutes les horreurs commises en Algérie.

Source France Multiculturelle.