jeudi 1 janvier 2009

Non à la discrimination positive

Le Président de la République a prononcé le 17 décembre à l’École Polytechnique (fichier PDF) un discours fort inquiétant sur la « diversité » et la « discrimination positive ».Constatant, après cent autres, que les « élites » françaises sont singulièrement homogènes si on les compare à la population générale, il se propose de favoriser le « métissage », pour éviter que notre société ne devienne une « mosaïque de communautés repliées sur elles-mêmes ».Ce faisant, il se trompe à la fois sur les buts et sur les moyens.Sur les buts, tout d’abord. On voit mal en effet au nom de quoi il faudrait absolument favoriser le « métissage ».

Il paraît que c’est le défi que le XXIe siècle adresse à la France. Mais enfin, tout cela sent la pétition de principe à plein nez. D’ailleurs, les sociétés les plus métissées n’ont jamais relevé un quelconque défi en ce sens. Un pays comme le Brésil est un pays métissé parce que l’histoire de sa colonisation a fait qu’un grand nombre de colons européens ont choisi des femmes indigènes, pour la simple et bonne raison que les Européennes étaient fort rares.

Personne n’a entendu dire que le roi du Portugal ait annoncé son intention de relever le formidable défi du métissage que le XVIe siècle adressait à son royaume !En outre, ce métissage à marche forcée est contradictoire avec l’apologie que l’on nous fait sur tous les tons de la gamme en faveur de la diversité. Les conseillers de M. Sarkozy ne semblent pas avoir pensé que le métissage uniformisait.

Ce qui relève pourtant du plus simple bon sens !Personnellement, je ne vois pas non plus en quoi la diversité serait un bien en soi. Il me semble qu’elle peut être une richesse, si elle est correctement gérée (c’est-à-dire s’il est possible aux nouveaux arrivants de s’intégrer à la culture du pays d’accueil), ou un danger. Mais, en tout cas, si la diversité est un bien, c’est que le métissage est un mal !À côté de l’erreur sur les buts, il y a l’erreur plus immédiate, l’erreur politique sur les moyens. Non, la discrimination positive n’est pas une bonne méthode pour faciliter l’intégration des immigrés dans la société française. Elle est en revanche une bonne méthode pour désintégrer la société française. Il est d’ailleurs tragiquement comique de constater que la France y vient quand le pays d’origine de la discrimination positive, les États-Unis, l’abandonne progressivement, conscient de l’échec cuisant qu’elle représente.

Pourquoi cet échec ? D’abord, parce qu’il ne suffit pas d’être nommé membre de « l’élite » pour en faire partie. Si vous nommez un préfet d’origine camerounaise en insistant lourdement sur l’origine pour bien montrer le « volontarisme républicain », vous empêchez tout simplement que cet homme ait la moindre chance de s’intégrer au corps préfectoral. Sans parler de l’insulte implicite pour les personnes d’origine camerounaise. Là aussi, on rougit de rappeler ce b-a ba de la psychologie humaine.Il n’existe à ma connaissance qu’une seule solution pour favoriser le brassage des élites : la sélection par le mérite. Si, par l’enseignement et la sélection, vous permettez l’ascension d’une élite issue de l’immigration, vous tirerez vers le haut toutes les populations issues de l’immigration. Si vous installez la discrimination positive, vous créez une sorte de pseudo-droit à être préfet, général ou ambassadeur et ce pseudo-droit va accroître les revendications des immigrés et le ressentiment des populations « de souche », sans même parler des jalousies intra-communautaires (pourquoi a-t-il été choisi pour Sciences Po et pas moi ?).

Or, on refuse avec obstination depuis les années 1970 d’avoir des diplômes sélectifs. On refuse donc d’une part à la France d’avoir des élites de qualité et d’autre part aux Français les plus faibles et aux Français issus de l’immigration toute possibilité d’accès à l’élite.Décidément, il est impossible de se tromper plus lourdement !J’ajoute que la discrimination positive et le culte de la diversité et du relativisme culturel sont également un crime contre la culture française. Car il existe une véritable discrimination positive : celle qui, en France, préfère la culture française à toute autre culture.Mais cette « discrimination positive » a été jugée une fois pour toutes comme relevant de la xénophobie et du racisme. C’est absurde pour toute culture. Plus absurde encore s’agissant de l’universalisme de la culture française. Mais c’est ainsi.La France, sa population d’origine et les immigrés devraient crier ensemble contre la politique discriminatoire de Nicolas Sarkozy. Au lieu de cela, on n’entend qu’un silence assourdissant…

D'après un article du site les 4 vérités hebdo.

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