jeudi 20 décembre 2007

Election legislatives en France et en Belgique

Juin 2007 : 4 élus de la diversité sur 150 députés belges, 2 sur 577 députés français.
Nombreux étaient les candidats issus de l’immigration à s’être présentés aux législatives du 10 juin en Belgique et des 10 et 17 juin en France mais très peu ont été élus. Les principaux partis politiques belges accordent depuis longtemps une place à des candidats allochtones*. En France, c’est plus récent et discret mais 2007 représente sans doute un tournant : il n’y avait jamais eu auparavant autant de candidats de la diversité pour représenter les deux principaux partis politiques, l’Union pour un mouvement populaire (UMP) et le Parti socialiste (PS).
Belgique : des élus directs et des suppléants
Le 10 juin, les Belges élisaient la totalité de leurs députés et, au suffrage direct également, 40 des 71 sénateurs (21 sont désignés par trois communautés linguistiques et 20 sont cooptés). Les suppléances remplaçant les démissionnaires pour double mandat parlementaire régional-fédéral- européen, ou nomination au gouvernement, vont permettre l’arrivée en cours de mandat d’autres députés et de sénateurs. Si on ne compare que des députés élus directement le jour de l’élection, un seul Belge d’origine non européenne avait été élu an 1999, 6 l’avaient été en 2003, 4 l’ont été le 10 juin 2007. Le recul s’explique essentiellement par la perte de 14 députés sur 48 des partis socialistes flamand et wallon, partis qui, avec les écologistes, ont toujours présenté plus de candidats allochtones que les libéraux et les chrétiens-démocrates. Les élus, Meyrem Almaci, d’origine turque, Dalila Douifi, d’origine algérienne, Meyrame Kitir et Fouad LahssaïniI, d’origine marocaine, sont d’ailleurs socialistes ou écologistes. Deux suppléants d’origine indienne et turque seront appelés à siéger. Deux sénatrices d’origine marocaine, Nahima Lanjri ET Olga Zrihen, font partie des 40 élus directs. D’autres représentants de la diversité, désignés par les Communautés ou cooptés, les rejoindront en juillet.
France : des candidats plus nombreux…
En 1993 et en 1997, une trentaine de candidats aux législatives étaient d’origine maghrébine et presque tous comme représentants de partis d’extrême gauche ou communautaires (France Plus) éliminés au premier tour. En 1997, Kofi Yamgnane, secrétaire d’Etat à l’intégration, d’origine togolaise est élu dans le Finistère pour le PS. Il n’est pas réélu en 2002 ni les autres candidats, Vert, PS ou UMP ayant accédé au second tour.
En 2007 les candidats issus de l’immigration ou des départements d’Outre-mer présentés dans les grandes villes métropolitaines et leurs banlieues sont nombreux, davantage dans les partis situés à la gauche du PS mais aussi dans les autres partis représentés dans l’Assemblée nationale sortante. Dans la circonscription d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, 7 candidats sur les 20 du premier tour sont d’origine maghrébine, ils n’étaient que 2 sur 15 à l’élection de 2002. Dans la circonscription de Roubaix Ouest, ce sont 7 candidats sur 13 en 2007 contre 4 sur 15 en 2002 à avoir des parents immigrés. Au total, même si le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) ne dénombrait que 19 candidats "noirs", il y a eu près de 200 candidats issus de l’immigration présents au premier tour des législatives 2007
…mais peu d’élus.
L’UMP et le PS ont présenté en métropole une trentaine de candidats de la diversité mais trois seulement dans une circonscription déjà détenue par leur parti, et, dans deux cas, un dissident du même parti s’est présenté et a été élu. L’IFOP, après une comparaison entre les circonscriptions attribuées par le PS à ces candidats et les autres circonscriptions en concluait que "les candidats socialistes issus de la diversité ont dû faire face à un terrain électoral moins favorable". 17 des candidats du PS, 6 de l’UMP et 1 communiste dont accédé au second tour. Deux candidats socialistes ont été élus, avec une confortable majorité, George Pau-Langevin d’origine guadeloupéenne à Paris et Henri Jibrayel élu à Marseille où il est né de parents immigrés libanais.
Les autres candidats de la diversité présents au second tour ont fait des scores inférieurs de 2 à 8% au résultat obtenu un mois auparavant par leur candidat à la présidentielle dans la même circonscription. Malek Boutih, ancien président de SOS-Racisme et candidat du PS éliminé dès le premier tour sans une circonscription de Charente affirmait cependant : "nous avons ouvert une voie pour la suite. Plus une élection législative n’aura lieu sans candidat de la diversité. Le mouvement est irréversible."

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