samedi 29 décembre 2007

REGULARISATION DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS:

Comme il l'avait annoncé après l'adoption de l'amendement Lefèbvre à la loi Hortefeux, ouvrant la possibilité d'une régularisation par le travail (au cas par cas, via le pouvoir discrétionnaire des préfectures), le gouvernement vient de transmettre le 20 décembre aux préfets une circulaire d'application accompagnée de deux listes de métiers dits "en tension". Cette circulaire devrait permettre aux préfets de délivrer une autorisation de travail à des étrangers notamment non qualifiés travaillant dans le bâtiment, le nettoyage, la restauration, l'aide à la personne... Mais cette liste de 150 métiers est réservée aux... seuls ressortissants des nouveaux pays qui viennent d'intégrer l'Union européenne. Elle exclut donc, délibérément, des milliers de travailleurs sans-papiers, notamment africains et asiatiques, qui travaillent déjà depuis des années et des années dans ces secteurs, cotisant aux caisses d'assurance maladie, de retraite, de chômage... déclarant et payant des impôts. Avec la publication de cette circulaire et des listes qu' ils accompagnent, le gouvernement a donc décidé d'interdire le travail, et donc de les chasser des postes qu'ils occupent déjà, des travailleurs"sans papiers" au motif qu'ils ne sont pas européens. Cette politique porte un nom. C'est une politique raciste. Comme nous l'avons maintes fois souligné lors de nos rencontres avec les ministères du Travail, des Affaires Étrangères, de l'Économie et des Finances et dernièrement à Matignon, le 21 décembre dernier, une certaine cohérence politique, économique et humaine impliquerait de régulariser déjà, dans l'égalité des droits, celles et ceux qui travaillent ici, qui vivent ici... Et qui, de toute façon, resteront ici. Nous refusons catégoriquement cette mise en concurrence de différentes catégories de travailleurs entre elles et son organisation via cette circulaire. À plus forte raison, quand cette mise en concurrence vise à l'exclusion d'une catégorie de travailleurs, du fait de son origine et sa nationalité. Si des métiers sont dits "en tension", alors que déjà des travailleurs"sans papiers" avec, encore une fois, dans la grande majorité des cas, des feuilles de paye, des contrats de travail..., les occupent et ce depuis des années, cela signifie, si les mots ont encore un sens, que dans ces métiers des centaines de milliers de nouveaux travailleurs de..., quelque pays que ce soit, peuvent y être embauchés. Cette évidence nous en avons fait la démonstration en déposant des listes de centaines de noms (et rien que de noms) et la référence aux différents secteurs d'activité occupés (bâtiment, nettoyage, restauration...), lors de nos entretiens avec les différents ministères, comme à Matignon le 21 décembre dernier. Plus que jamais, nous allons continuer à amplifier notre action avec les organisations et associations, et d'autres à venir, en manifestant dans la rue, chaque fois plus nombreux, pour exiger la régularisation detous les travailleurs sans-papiers. Mais il faudra bien aussi que les patrons qui ont, dans leur très grande majorité, embauché ces travailleurs "sans papiers" en toute connaissance de cause, finissent également par prendre leurs responsabilités.

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