jeudi 18 décembre 2008

Discriminations : d'abord sociales

JULES CLAUWAERT Alors qu'ils et elles contribuent largement à offrir à la France des succès flatteurs dans maintes compétitions sportives internationales, pourquoi nos compatriotes « issus de l'immigration » apparaissent-ils si peu dans des activités et des responsabilités où ils pourraient de même exercer leurs talents, au sein et au service de notre collectivité nationale ? La question en suscite évidemment bien d'autres, dans un pays qui se donnait naguère encore en modèle d'une intégration réussie de ses «minorités visibles».




Cet autre édulcorant de langage, en effet, n'évite pas de s'interroger sur un sujet tabou. Que deviennent nos valeurs républicaines, en particulier les chances égales pour tous les citoyens, si les minorités d'une France métissée, s'estimant insuffisamment comprises, se replient sur elles-mêmes, créant une mosaïque de communautés fracturées ?




Face à un phénomène de même nature, les Américains ont inventé la « discrimination positive », en sélectionnant et favorisant l'éclosion d'une élite dont le nouveau président Barack Obama paraît bien devoir être une brillante illustration. « Respecter la diversité » : tel était le souhait de Nicolas Sarkozy, lorsqu'il avait confié à Simone Veil le soin de présider une commission chargée d'inscrire ce principe dans le préambule de notre Constitution. Mais il apparut impossible de rédiger des critères ethniques ou autres sur les « origines » de chaque Américain. Et sans doute à plus forte raison en France. Il n'aurait pas manqué de bons esprits prompts à s'insurger contre les faveurs accordées à telle ou telle catégorie d'immigrés.Plus réalistes semblent finalement l'orientation proposée hier par le président Sarkozy, et les quelques exemples concrets d'application.




Il s'agit simplement de nous appuyer sur nos principes républicains et de tenir compte des réalités, telles qu'actuellement vécues, ici et maintenant. En ligne de mire, l'intégration de la diversité sociale, avant tout autre considération. Pour l'accession aux grandes écoles : celles des futurs cadres et managers de la Nation, dans la fonction publique, et dans le privé. Et en amont, l'excellence du cursus scolaire antérieur. Toutes les statistiques montrent que le handicap initial est sans doute le plus grave, dans les milieux populaires, pour les enfants d'immigrés. C'est bien de l'accès à l'information sur les voies à suivre, sur les choix possibles, et la solidité d'une culture de base que se joue déjà l'avenir des nouvelles générations. C'est assez dire que la réforme de l'Éducation nationale n'en est qu'à ses balbutiements. L'aborder en acceptant la démagogie des caricatures serait le plus mauvais service à rendre aux générations nouvelles. Et la discrimination, c'est à tous les niveaux qu'il convient de la combattre.




Un article du site Nord éclair

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